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Your eyes, they shine so bright that I want to save their light
Imagine Dragons @ Tumblr

« Je vous offre un verre ? » Soupirant, je tourne la tête vers l'homme qui vient de m'adresser la parole. Alors, c'est ça ? C'est comme ça que ça va se passer ? Après plusieurs minutes de regards incessants vers le fond de la salle, où il était attablé avec ce qui me semble être d'autres hommes d'affaires, il s'était enfin décider à faire quelque chose. Mais, ça ... « Désespérément conventionnel. » Je sais, mon comportement est hautain, dédaigneux, il fait de moi un être détestable, voir même carrément abjecte. Mais, j'ai besoin d'être fixée. De voir comment cet inconnu - plus qu'attirant, je dois l'avouer, réagit à mon contact. Voir s'il sera tout simplement indifférent lorsqu'il essaiera de me mettre dans son lit, ou s'il y a plus que ça. J'avoue, je m'ennuie, ici, dans ce bar à cocktails. Il était recommandé dans tous les guides de voyages sur New York, et pourtant, je dois dire que la déco est inexistante, et l'orchestre dénué de tout talent. La seule chose intéressante, ici, ce sont les hommes d'affaires qui défilent. Il est intéressant de les observer, qu'ils soient en train de conclure des marchés ou simplement prendre du bon temps après une dure journée de travail à la bourse ou n'importe où que ce soit. « Et si vous m'offriez un verre, alors ? » Je ris. Le bel inconnu m'esquisse un sourire. Il est beau. Très beau, même. Et puis, il a énormément de classe, dans son costume. Un trader, j'imagine. Quelqu'un qui mène un rythme de vie infernal, un passionné. Et aussi quelqu'un qui est habitué à obtenir ce qu'il veut. « Et si vous vous payiez tout seul votre verre ?! » Je hausse la voix, mon ton devient cassant, tandis que je vois la veine de son front ressentir. Il est contrarié, on dirait. J'en suis presque sûre, il vient de grincer des dents à l'instant. Autour de nous, les gens ne font pas attention. Ils sont bien trop absorbés par leurs propres petites vies. Tant mieux. Je n'ai pas envie de partager cela avec eux. Ce moment m'appartient. Il nous appartient. Et, je l'avoue, voir comment réagit ce bel inconnu m'amuse. C'est gonflé de ma part, mais il m'intéresse. Je veux découvrir son vrai visage, je veux être séduite. « Dîtes donc, il faudrait savoir ce que vous voulez ! C'était quoi, tous ces regards incessants, hum ?! » Je ris, avant de hausser les épaules. J'ai un peu froid. Pourtant, d'habitude, je ne me conduis pas comme ça. Mon professeur de philosophie n'avait-il pas dit à ma mère que : « Ce n’est pas une intrigante. C’est une femme compatissante, maternelle, du genre Walkyrie. Grande et forte mais d’un charme calme. Ses beaux cheveux blonds encadrent son front de larges tresses. Ses grands yeux ont un regard doux et serein … Dylan est une charmante personne. » ? Ce type provoque des réactions bizarres chez moi. C'est étrange, difficile à expliquer. « Vous n'aimez donc pas les surprises ? » Alors, le bel inconnu lève les yeux au ciel, donne un coup dans le comptoir du bar avant de faire demi-tour. Je ris de plus belle, aux éclats même. Je n'ai même pas la sensation d'aller trop loin. Il est à l'autre bout du bar, essayant très certainement de reprendre son calme. Parce que, je sais qu'il fulmine, qu'il a l'impression que je le fais tourner en bourrique, que je ne sais pas ce que je veux, que je joue avec lui. Ce n'est pas tout à fait faux. Mais, il suscite un intérêt chez moi comme jamais personne ne l'avait fait. Je n'en ai pas l'habitude. Je ne me sens pas à ma place ici, loin des terrains de rodéos de mon cher Texas. Puis, il sortit. Je soupire, emboîtant son pas. Il hèle un taxi, alors que j'attends, profitant pour allumer une cigarette. Je souris, lui passant devant alors qu'il s'apprête à monter. Le faire réagir, à tout prix. Ce type-là, je sais qu'il est différent. « Mais ça ne va pas ou quoi ?! » Il est furieux, encore plus que tout à l'heure, alors que son bras agrippe le mien, m'empêchant de monter dans le taxi. Je sais, c'est SON taxi. C'est très mal poli de ma part. « Et si on partageait le taxi ? » Le sourire aux lèvres, cette mimique enfantine au visage, je ne peux m'empêcher de frissonner, toujours ma cigarette à la main. Il soupira. Il devait me détester. Pourtant, il ne me laissait pas tomber. « Non, laissez tomber. Il y a plein de taxis par ici. » Je me suis trompée, il va me laisser partir. Mais, il semble hésiter. J'ignore pourquoi, après tout, je ne suis qu'une empêcheuse de tourner en rond, non ? « Passez la soirée avec moi ! » « Allez-vous faire cuir un œuf ! » Sans que je ne puisse dire quoi que ce soit, il m'attrape pour me coller un baiser sur les lèvres. Surprise, tentée de me dégager, je finis par le lui rendre, alors que je finis collée contre la porte du taxi. « CE N'EST PAS BIENTÔT FINI ?! VOUS MONTEZ OU VOUS DÉGAGEZ ! » Je glousse, lui aussi. « Allez, montez, ce ne serait pas sympa de faire attendre notre ami le chauffeur plus longtemps ! »

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Is someone getting the best of you ?
Foo Fighters @ Tumblr

« Comment tu te sens ? » Assise derrière une vitre de plexiglas, combiné de téléphone en main, je regarde mon fiancé, Duncan. L'uniforme orange ne lui va guère, je peux vous l'assurer. Le voir là me fait mal au cœur. Mais, je sais que malgré tout l'amour que je lui porte, ce sera la dernière fois que je viendrais lui rendre visite. Il est temps que ça s'arrête. Je n'en peux plus de cette vie. « J'ai connu pire. » Et, derrière cette vitre de plexiglas, il me sourie. Duncan essaie d'être rassurant. Je le connais, il ne supporte pas me voir triste, déphasée, en proie à mes humeurs sombres. D'ordinaire, il m'aurait pincé la joue, essayant de me donner le sourire, mais derrière cette vitre de plexiglas, il ne peut pas. Il doit se contenter des mots. Et Dieu sait que les mots ne suffiront pas à m'arrêter. « Je t'aime. De toutes mes forces. » Hélas, ce ne sera pas suffisant pour me convaincre de rester, d'attendre sa sortie de prison. Il ne serait pas en prison que ma décision serait la même. J'ai la boule au ventre, à l'idée de ce que je m'apprête à faire. Pour Duncan, j'ai tout abandonné. Ma vie, mon Texas chéri. J'ai arrêté les rodéos, je suis venue m'installer à New York, à ses côtés. Un temps, j'ai aimé ça. L'accompagner dans les soirées mondaines, m'occuper de notre chez nous pour le retrouver le soir, après une journée de travail éreintante ... Avant de me sentir étouffée dans cette vie. N'être que sa chasse gardée, qu'il me garde pour lui seul, dans cette forteresse qu'est son appartement de Manhattan. Parce que, je ne me suis jamais sentie à ma place, dans cette société. Je suis Texane, ma vie, c'est le désert, les rodéos, et tout ce qui va avec. La haute société, je n'en peux plus. J'envisageais déjà, de partir, sans m'y résoudre. Je suis amoureuse, bon sang ! Je l'aime plus que n'importe qui, Duncan. Et puis, il y a eu cette affaire. Condamné à trois ans de prison pour détournements de fonds. Je ne pouvais pas l'abandonner. « Moi aussi, je t'aime. Plus que ma propre vie. » L'entendre dire cela me brise le cœur. Je culpabilise. Je sais pourquoi j'ai agi ainsi, le jour où je l'ai rencontré, il y a trois ans. Parce qu'il est l'homme de ma vie. Mais, ce n'est pas suffisant. Dois-je lui dire toute la vérité ? Je passe ma main sur mon ventre. Je n'en ai pas la force. « Je te promets que lorsque je sortirai d'ici, tu auras ton mariage de princesse. » Je m'efforce de sourire, de paraître crédible. C'en est ridicule. Je devrais lui dire. Absolument tout. Ce que je m'apprête à faire est horrible, penserait-il. C'est la seule solution, même si elle fait de moi un assassin. Et, il ne me reverra plus jamais. Ce sera mieux comme cela. Je veux retrouver ma liberté. Je veux rentrer chez moi. Le plus tôt sera le mieux. Plus j'attends, plus je trouve de raisons de rester, de l'attendre. « Je sais. » Je tâche de retrouver ce sourire qu'il aime tant, celui qui lui laissera la conscience tranquille. J'ai peur. Peur de partir, peur du vide qu'il va laisser. Toutes mes nuits, je les passe à pleurer son absence, pleurer contre son oreiller, vide. Je ne lui en veux pas. Pour avoir détourné des fonds, je veux dire. Ce n'est pas à moi de le juger. Tout ce que je sais, c'est qu'il me manque à la folie, et que je n'arrive plus à imaginer ma vie sans lui. Mais, je ne suis pas heureuse. Je ne l'étais pas lorsqu'il était libre. Il me procure à la fois de la joie et de la tristesse. Je ne suis pas à ma place dans ce monde. Je n'ai rien à y faire, il est temps que je retourne chez moi, quelque part au Texas. J'ai acheté un billet de train pour Dallas. En liquide. Je sais qu'il cherchera à me retrouver. Il ne comprendra pas. Moi non plus, je ne comprends pas. Nous nous aimons, cela devrait être suffisant, non ? « Tu es sûre que ça va ? Tu as maigri. Ce n'est pas à cause de moi, hum ? » Je secoue la tête. Je sais très bien pourquoi j'ai maigri, pourquoi je suis aussi pâle, pourquoi je n'ai pas l'air dans mon assiette. A cause de cette chose. Je la hais. Et, en même temps, je sais que la détruire va faire de moi un monstre. « J'étais malade. Un simple virus, rien de très grave. Ne te fais pas de souci pour moi. Je t'assure. » Un simple virus ? Mon œil oui. Il était temps que je me rende compte de mon état. Officiellement, il est trop tard pour mettre fin à tout cela. Officieusement, j'ai pu m'arranger. J'ai un rendez-vous pour tuer la chose. Duncan est sceptique, mais semble finir par me croire. Je n'ai pas vraiment menti. J'étais malade. « Ok. Et, par pitié, souris, Dylan. Fais-moi plaisir est souris. Continue à vivre, arrête de t'en faire pour moi. Je vais sortir d'ici, et on retrouvera notre vie. Ok ? » Il a l'air tellement convaincu. Et, il m'aime tellement. Mon dieu, je suis un monstre de vouloir le quitter. Il m'offrirait le monde si je le lui demandais. « Je vais essayer. Mais, c'est tellement dur, Nathan. » Il n'a pas l'air de se douter, que je vais refaire ma vie, sans lui, sans son enfant que je porte. Non, ce n'est pas un enfant ! C'est la chose. Si je lui donne trop d'importance, que je commence à la considérer comme une personne, je n'y arriverai jamais. « N'essaie pas : réussis. » Puis, le gardien arrive derrière moi, m'indiquant que la durée de ma visite est terminée. Le regard triste, je m'éloigne, tandis que ces hommes que Duncan surnomme ironiquement ses « ange-gardiens » l'attrapent, pour le reconduire vers sa cellule. Après-demain, je quitte New York, je dis adieu à cette vie. Une fois cet avortement fait, je ne pourrai plus revenir en arrière.

★★★
I hope one day someone's pray by you
Cats On Trees @ Tumblr

Il fait froid, incroyablement froid. Je suis fatiguée. Je n'ai pas fermé l’œil de la nuit. J'ai dû dormir trois heures, depuis mon départ de Dallas. Je me suis dépêchée de revenir à Fort Bliss, une fois la nouvelle parvenue à mon oreille. Je ne comprends pas pourquoi elle a fait ça. Ma mère n'est pas ce genre de personne. C'est très lâche, comme attitude. Il y a des choses qui m'échappent. Je ne peux pas cautionner cet acte. Ce n'est pas elle, de toute manière. Elle avait tout pour être heureuse, en dehors de l'amour de son unique enfant. Isabella Ciano-Speirs était une femme riche, membre du conseil d'administration d'une des plus grosses sociétés pétrolières. Une affaire familiale. Je récupérerai probablement sa place, ses actions. Ses frères et sœurs avaient tous des parts dans la société, fondée par leurs parents, des immigrés italiens. Elle était également belle, malgré les années qui passaient. De nombreux hommes se sont succédés, mais elle n'en avait trouvé aucun digne d'être mon beau-père. Mon père, Edward Speirs, n'est pas présent. Ceci ne m'étonne guère. Nous n'avons plus de contacts depuis des années. Ce n'est pas pour ma mère qu'il aurait fait le déplacement. Je ne lui en veux pas, moi aussi je déteste ma mère. Cela ne date pas d'aujourd'hui, mais ce qu'elle a fait est impardonnable. Le suicide est une chose impardonnable. Beaucoup de gens sont là, pour lui rendre un dernier hommage. Ma mère était une femme très appréciée. La cérémonie a déjà commencé, mais je n'arrive pas à me concentrer sur les paroles du prêtre, catholique, comme l'était ma mère. Foi dans laquelle j'ai été élevée, pour finalement m'en détourner. J'ai toujours la foi en Dieu tout puissant. Mais la religion organisée me révulse. J'ai ma propre foi, ma propre interprétation des choses. Je n'ai pas besoin qu'on me dise comment penser. « Nous sommes ici réunis pour rendre un dernier hommage à Isabella Ciano-Speirs ... » « Dylan, tu as besoin de quelque chose ? » Le murmure d'Emmy, ma meilleure amie de toujours, est réconfortant. Elle est comme ma sœur. Elle est restée à Fort Bliss, mais nous n'avons pas rompu contact. Elle fait beaucoup, de par sa présence. Hélas, elle ne peut rien faire pour moi. Elle ne peut pas effacer toute la colère que j'ai vis-à-vis de ma mère. « Tu peux m'expliquer pourquoi elle a fait ça ? Pourquoi elle continue à me faire mal dans la mort ? » Pour la première fois depuis qu'elle n'est plus de ce monde, je fonds en larmes, au milieu de cette foule venue dire adieu à ma mère. Nos paroles, à Emmy et moi, ne sont que des murmures discrets, tandis que le prêtre parle. Nous tâchons de ne pas nous faire remarquer. Elle me serre la main de toutes ses forces. Je lui en suis reconnaissante. Emmy est toujours là pour me soutenir, même lorsque je suis revenue de New York, le cœur brisé. Elle m'a soutenue, m'a montré que je devais vivre pour moi, que je devais arrêter de culpabiliser. Que j'avais pris la meilleure décision, en fin de compte. Elle est à la fois une meilleure amie, une sœur et une mère. « Je suis désolée. Je sais que ça te paraît insensé, lâche, mais ta mère devait avoir ses raisons. C'était une femme compliquée. » Je voudrais qu'elle me prenne dans ses bras, qu'elle me dise que tout va bien se passer. Emmy fait de son mieux, et je lui en suis reconnaissante. « Elle n'a jamais été une mère. Une actionnaire, un grand-manitou, mais pas une mère. » Ma meilleure amie est une femme géniale. Elle arrive à me donner la force de faire ce que j'ai à faire. Ce sont sa présence, son regard et ses mots qui me donnent la force d'aller jusqu'au cercueil de ma mère, pour lui rendre un dernier hommage. Je n'ai préparé aucun discours, qu'est ce que j'aurais pu trouver à dire, de toute manière. Je cherche le regard d'Emmy dans la foule : elle est là, bienveillante, prête à intervenir si je venais à faillir. « Vous savez, Isabella, ma mère, n'était pas une femme commode. En réalité, elle était très secrète, ne se confiait pas beaucoup à moi. Il y a des choses que j'ignore toujours. Lorsque j'étais enfant et que je lui demandais pourquoi mon père et elle avaient divorcé, elle me répondait qu'il n'était pas heureux avec nous, et de cesser de poser des questions. J'imagine que vous vous attendiez à ce que je vous fasse le portrait d'une femme remarquable, mais ... » Je ne sais pas si je dois continuer. Emmy me sourit, cherche à me soutenir malgré la teneur de mes propos. Je sais qu'elle n'approuve pas, qu'elle pense que je regretterai un jour. Peut-être. « S'il y a un domaine où Isabella Ciano-Speirs n'excellait pas, c'était celui de mère. Elle aimait sa carrière, au détriment de notre vie de famille. Nous ne sommes jamais parvenues à nous comprendre. Toute ma vie, nous nous sommes faits la guerre. Elle pensait que je ne l'aimais pas. C'est faux. Je l'aimais, je l'aime toujours, et si je la déteste plus que jamais aujourd'hui, c'est parce qu'elle me touche de par son geste. Si je ne l'aimais pas, je pourrais lui pardonner ce qu'elle a fait. » Les larmes aux yeux, je retourne au milieu de la foule, pour me réfugier dans les bras d'Emmy. Elle me serre contre elle, moi, pauvre enfant que je suis. Enfant qui ne comprend pas la nature humaine.

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And if somebody hurts you, I wanna fight
Tom Odell @ Tumblr

« A qui ai-je l'honneur ? » La tête en travers de l'ouverture de la porte, je fronce les sourcils face à ce visiteur non attendu. Vêtu d'un costume et muni d'une mallette, je n'arrive pas à déceler la moindre émotion chez lui. Je suis étonnée de voir une personne ainsi devant chez ma mère alors qu'un mystérieux dôme est apparu, quelques jours plus tôt. Tous les habitants ont d'autres choses à faire, non ? « Dylan, je présume ? » Je hoche la tête. Il n'y a que deux personnes dans cette maison, Emmy et moi. Son appartement est de l'autre côté du dôme, je lui ai proposé immédiatement de venir s'installer ici. « Je suis l'avocat de votre mère, nous devons nous entretenir au sujet de son testament. Au passage, vous êtes aussi ravissante qu'elle. » Je ne relève pas cette remarque, m'écartant pour le laisser entrer. Je suis plus qu'étonnée de voir que cet homme puisse se préoccuper de m'informer du contenu du testament de ma mère. Pas après ce qui nous est tombé dessus. « Michael Fitzpatrick, » dit-il s'appeler, en me serrant la main. J'ai comme l'impression de recevoir une décharge électrique, à l'instant où mes doigts serrent les siens. Je relève les yeux vers lui, mais il n'a pas l'air d'avoir ressenti quoi que ce soit. Je le mène dans le salon, lui indiquant de s'assoir sur un des sofas. « Je sais que les circonstances ne sont pas idéales, mais je vais procéder de la manière la plus professionnelle possible : vous allez connaître le contenu du testament de votre mère, et ainsi prendre connaissance de ce qu'elle vous lègue. Vous êtes en droit de le refuser, toutefois, dans les circonstances actuelles, ceci risque d'être compliqué étant donné que nous sommes coupés du reste de l’État du Texas. » Assise en face de lui, je me contente de hocher une fois de plus la tête. Je ne m'étais pas préparée à cette éventualité, et pourtant, je savais que ce moment arriverait un jour. « Allez-y, dîtes-moi. De toute manière, il le faut. » « Moi, Isabella Elena Ciano-Speirs, j'affirme être saine de corps et d'esprit, étant en pleine possession de mes moyens lorsque j'ai rédigé ce dernier testament, qui annule tous les précédents. A ma fille, Dylan Evelyn Speirs, je lègue l'intégralité de mes biens, ainsi que ma fortune et mes parts de la Ciano Oil. » Je savais qu'elle me léguerait la maison, ses affaires, mais ses parts ? Jamais, au grand jamais, je n'aurais pensé qu'elle ne me léguerait ses parts de la Ciano Oil. Je n'ai rien d'une femme d'affaires, contrairement à elle. Je suis tête en l'air, passionnée, j'm'enfoutiste, jamais une personne saine d'esprit ne me laisserait des parts dans une société de plusieurs centaines de millions de dollars. « Et j'imagine que si je refuse, rien ne sera effectif tant que fichu dôme sera là ? » Je hais cette maison. Elle est hantée par les souvenirs de nos disputes, de nos conflits, dont les plus vieux remontent à mon enfance. Je n'ai nulle part où aller, cependant. Mais, une fois que ce dôme aura disparu, et bien, je me débarrasserai de cet endroit. Quant aux parts, je ne sais pas du tout. Je n'y connais rien, et en même temps, ceci ne représente t-il pas beaucoup d'argent ? Je ne sais pas, je ne sais vraiment pas. « Étant donné la situation actuelle, je vous conseille d'accepter le contenu du testament. Lorsque le dôme disparaîtra, vous pourrez vous débarrasser de la maison et de vos parts si vous le souhaitez toujours. Toutefois, votre mère avait beaucoup d'espoirs pour vous. » « Vous n'êtes pas d'ici, Michael ? » « Non, je vis à Houston. » Je prends une profonde inspiration. « Tout le monde sait dans cette ville combien j'ai déçu ma mère. De par mes choix de vie, j'entends dire. » Ses grands yeux bleus semblent en dire long sur ce qu'il pense. Pour une raison que j'ignore, Michael me fait me sentir à l'aise. Il a quelque chose d'apaisant, et Dieu sait combien j'ai besoin de me sentir un peu mieux en ce moment. « J'étais à son enterrement. Je vous ai entendue. Je sais que vos relations n'étaient pas roses, mais votre mère vous aimait beaucoup. Et, vous étiez sa plus grande fierté. Peut-être ne vous l'a t-elle jamais dit en face, mais elle avait confiance en vous. » Je respire bruyamment. J'aimerais le croire. Mais, tout ceci me semble trop peu réaliste. Il reste des éléments que sa version ne confirme pas. « Puisque vous la connaissiez si bien, sauriez-vous m'expliquer pourquoi elle a fait ça ? Pourquoi elle s'est suicidée ? » Le regard de Michael se fige. Je vois qu'il est attristé. Il a l'air d'avoir mieux connu ma mère que moi. Il s'occupait de ses affaires courantes. Lui aussi, a l'air triste. « Je ne sais pas, je ne sais vraiment pas. J'aimerais pouvoir vous répondre. » Au bout d'un moment, il se leva, clamant qu'il n'avait pas à abuser de mon temps plus longtemps. Mais, je n'ai pas envie qu'il parte. Il me fait me sentir bien. Je n'ai jamais connu cela. Même avec Duncan. Duncan me mettait hors de moi, mais jamais, il ne m'apportait cette paix que me procure Michael de par sa présence. « Attendez ! Vous êtes bloqué en ville, non ? Où est-ce que vous logez ? » « Au Roosevelt Inn, l'auberge. Ce n'est pas très cher, et on y mange à peu près correctement. » « Restez donc ici ! Vous êtes dans le besoin, et puis vous étiez ami avec ma mère. Je ne peux pas vous laisser dans ces conditions, il faut que tout le monde s’entraide. Il n'y a que mon amie et moi, ici, il reste deux chambres de libres. Et, interdiction de protester ! Donnez-moi bonne conscience en acceptant mon hospitalité ! » Il éclate de rire, avant de déclarer : « Très bien, on dirait que je n'ai pas le choix. Laissez-moi aller récupérer mes affaires à l'auberge et régler ma note. »

Jennifer Lawrence !    
Superbe choix d'avatar ! Re-bienvenue sur le forum si je ne me trompe pas.   

Un peu en retard mais : re-Bienvenue par ici miss !!!